Conférence « Nicolas Bourbon, les tourments d’un poète évangélique au XVIème siècle », par François Gilet

Conférence de François Gilet : « Nicolas Bourbon, les tourments d’un poète évangélique au XVIème siècle » Vendeuvre-sur-Barse, jeudi 25 avril 2024, 20 heures, salle Joseph Altenbach (4 rue des Anciennes Tanneries)

Organisation : Artho et Centre Pithou

Nicolas Bourbon, passé à la postérité pour avoir été le premier à introduire, dans la poésie, le travail manuel, en l’occurrence celui des employés de la forge paternelle, est un personnage dont l’ampleur a été totalement oubliée.

Plus qu’un poète, celui qui appartient à la génération qui vécut juste avant le déclenchement des Guerre de Religions, fut un militant pur et dur en faveur d’une réforme de l’Église romaine. Ses pamphlets lui valurent les foudres des conservateurs mais aussi les faveurs des sympathisants de la Réforme, telle Marguerite de Navarre, sœur de François 1er, Ann Boleyn, reine D’Angleterre ou encore Jeanne d’Albret, fille de Marguerite de Navarre et mère du futur Henri IV. 

Un destin exceptionnel à la fin énigmatique que celui du fils du Maître de forge de Vendeuvre.

Désir d'harmonie au XVIe siècle, Tome 1

 

Avant-Propos : Jacky Provence, Président du Centre Pithou

Quelle ville, quel bourg, voire quel village de Champagne méridionale ne fut touché des faveurs des muses ? Se relevant des Temps des Malheurs qui s’y étaient attardés, désiraient-elles leur redonner l’éclat d’un âge d’or passé ? De celui de l’époque des foires de Champagne et des noms illustres de la littérature et spiritualité médiévale ? Mêlant romans chevaleresques, poésie, spiritualité, elle fut traversée des grands courants de réforme religieuse et de nouvelles formes de spiritualité ; Robert, fondateur de deux abbayes Molesme et Cîteaux, et d’un nouvel ordre ; Bernard, fondateur de Clairvaux ; Bruno, ermite à Sèche-fontaine, avant de poursuivre sa route jusqu’en Vercors. Et que dire d’Hugues, mettant son épée au service d’un nouvel idéal chevaleresque et spirituel ? 

Au terme de ce premier tiers du XVIe siècle, c’est une nouvelle réforme qui s’éveillait. Une réforme hors de l’Église, la réforme interne ayant échoué. Les muses semblaient l’avoir corrompue plus que jamais. Tant de richesses sculptées et peintes ornant les églises en l’honneur de Dieu et de sa cohorte de saintes et de saints intercesseurs, jusque dans les églises les plus modestes de nos villages champenois. Une nouvelle réforme germait de ce terreau fertile de la corruption. Elle ne manqua pas de toucher les hommes de lettres. Combien de ceux-ci au cours de ce XVIe ne cherchèrent à retrouver l’authenticité des écrits étudiant voire traduisant les textes antique et anciens tandis que les artistes faisaient renaître les canons de la beauté antique. 

Parmi ces hommes de lettres, issus de la bourgeoisie champenoise de robe, marchande et industrieuse, des poètes, touchés par les mêmes désirs d’authenticité, par les préoccupations religieuses, et le désir d’harmonie lorsque la guerre civile s’abattit sur la région comme sur le royaume. 

Fidèle à ses habitudes, le Centre Pithou a organisé dans le cadre du « Printemps des Poètes » 2023 un colloque nomade « Désir d’harmonie. Poésie, musique et politique au XVIe siècle en Champagne méridionale », événement itinérant en trois journées entre trois lieux choisis afin d’honorer en la cité qui les vit naître trois de ces poètes : Nicolas Bourbon à Vendeuvre-sur-Barse (24 mars), Amadis Jamyn à Chaource (25 mars), et Jean Passerat à Troyes (26 mars). 

Ce cahier rassemble l’essentiel de ce qui a été présenté le 24 mars 2023 à Vendeuvre, premier volet de ce colloque consacré à Nicolas Nicolas Bourbon (1503 - vers 1551).

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Sommaire

Présentation : Pierre-Eugène Leroy, Président d'Honneur du Centre Pithou, Maître de conférences honoraire au Collège de France

François Gilet, Chercheur indépendant, membre du Centre Pithou : "Nicolas Bourbon de Vendeuvre, poète des forges".

Sylvie Laigneau-Fontaine, Professeur à Université de Bourgogne, faculté de lettres et philosophie : "Nicolas Bourbon entre désir d'harmonie et goût de la polémique"

Sylvie Laigneau-Fontaine : "Qu'est-ce que le « néo-latin » ou la littérature « néo-latine » ?

Nicolas Bourbon de Vandeuvre : "Ferraria", traduction par Albert France-Lanorfd (1989)

Guy Cure, Vice-Président du Centre Pithou : "Une lecture des Ferraria"